Rien ne passionne davantage que les lapsus des hommes politiques ou à l'inverse leurs coups d'éclat grandiloquents permettant de renvoyer l'adversaire dans les cordes. Solidement ancré dans l'hégémonie actuelle du visuel, le média télévisuel suscite une balance d'attention entre le fond et la forme autrement dit schématiquement entre le verbal et le non verbal. « Priorité aux images », comme l'indiquaient hier les présentateurs des chaines télévisuelles au fil de l’audience DSK, tandis qu’ils interrompaient ex abrupto les analyses d'experts dont les discours ne servaient qu'à meubler l'attente de scoops visuels .
Les débats politiques , séances de questions à l’assemblée nationale et joutes interlocutoires servent deux appétences, l’une de comprendre des échanges de mots , l’autre d’observer des corps en lutte, dans l’attente de quelques coups bas ou reprises de volées. Les gestes intriguent car l’opinion n’en soupçonne pas forcément les fonctions paralinguistiques mais entrevoit surtout le non dit (sens caché, mensonge ? cryptage ? subliminal ? manipulation ?) . Et puisque , somme toute, ces politiciens semblent tous employer les mêmes mots , alors la seule chose qui semble les différencier serait plutôt leur style expressif, leurs coups de gueule, phrases assassines, pirouettes rhétoriques et autres habiletés communicationnelles dont chacun aimerait être armé pour vivre mieux sa relation à un monde hostile .
Dans ce contexte, l'émission « Déshabillons-les » (on pardonnera au réalisateur l’insoutenable légèreté lexicale ) propose de démêler le fond et la forme en analysant à sa manière postures discours, et valeurs . Une des plus édifiantes de ces productions est celle intitulée les « Gestes des politiques » (à revisionner grâce au lien précédent ou sur le site de public Sénat sur lequel sont archivées toutes les émissions).