Le phénomène du manque d’attention est une problématique qui intéresse à la fois la psychologie clinique, les théories de l’esprit et les méthodes de développement personnel. Une grande part des distractions , vagabondage des pensées ou égarements de l’esprit proviennent des émotions passagères et de traces que nous ont laissé ces émotions (positives , négatives, mixtes) , ainsi que de nos « états d’âme », « humeurs », « ruminations » . Dans un domaine plus clinique , par exemple chez le dépressif, l’inconfort émotionnel est potentialisé par la fréquence des activations , leur intensité et leur disproportion au regards de l’événement objectif.
L’université de Harward a mené un expérience sur plus de 2000 sujets, grâce à un tracking installé sur une application i-phone qui leur demandait à intervalle régulier leurs états d’âme . Ces derniers revélaient ainsi qu’ils passaient 30% environ de leur temps à être distraits au cours d’activités précises (et 47% sur le temps général) ; de même des tests sur la lecture passive font ressortir 15 à 20 % de temps hors vigilance.
Les indices d’hypo-vigilance ont surtout été examinés par des ergonomes dans des situations expérimentales de conduite ou d’utilisation d’interfaces . Mais au niveau des traces visibles de l'inattention lors d’ interactions avec une interlocuteur , peu d’éléments ressortent de la littérature . Pourtant la présence à autrui est un indice important, par exemple en pédagogie, en relation de soins, en entretien d’aide , et celui qui communique ne peut se contenter de simples hochements de tête (parfois routiniers) pour vérifier que le message a bien fait son chemin.
L’université de Harward a mené un expérience sur plus de 2000 sujets, grâce à un tracking installé sur une application i-phone qui leur demandait à intervalle régulier leurs états d’âme . Ces derniers revélaient ainsi qu’ils passaient 30% environ de leur temps à être distraits au cours d’activités précises (et 47% sur le temps général) ; de même des tests sur la lecture passive font ressortir 15 à 20 % de temps hors vigilance.
Si l’on ramène le phénomène des petites pensées passagères à un modèle cognitif de la performance, on pourrait dire que ces dernières , selon un paradigme attentionnel, proviennent d’une difficulté à se concentrer sélectivement sur une cible et de l’apparition de distracteurs , qui alternent perceptivement selon un modèle de la forme et du fond, entre avant-plan et arrière plan . En fonction des moments (notamment selon que l’on est actif ou non , fatigué ou en forme) l’attention principale peut avoir du mal à s’imposer face à l’attention secondaire , d’une qualité moins consciente . Selon d’autres théories , le manque d’attention au moment présent est lié au fait que la concentration implique un cout cognitif plus élevé et un contrôle de sa continuité tandis que les pensées de type rêverie proviennent de routines automatiques et ne sollicitent pas d’effort .
Les indices d’hypo-vigilance ont surtout été examinés par des ergonomes dans des situations expérimentales de conduite ou d’utilisation d’interfaces . Mais au niveau des traces visibles de l'inattention lors d’ interactions avec une interlocuteur , peu d’éléments ressortent de la littérature . Pourtant la présence à autrui est un indice important, par exemple en pédagogie, en relation de soins, en entretien d’aide , et celui qui communique ne peut se contenter de simples hochements de tête (parfois routiniers) pour vérifier que le message a bien fait son chemin.
Différents indices que la clinique a observés chez le sujet dépressif, permettent d’inférer que le sujet est déconnecté du présent : son regard est perdu dans le vague et légèrement divergent, il réagit avec retard , demande qu’on lui répète ( comment ?) , la posture est affaissée, la tête éventuellement en appui sur le poignet, etc.
Le corps en mouvement peut également révéler des marques de désengagement de l’activité motrice consciente , de mise en suspens du contrôle corporel (s’arrêter de marcher pour réfléchir, etc) . Cette suspension du contrôle se fait au profit d’activités automatiques à faible vigilance (mais c’est à ce moment qu’on échappe son stylo, ou qu’on reçoit un coup de klaxon intempestif). En situation expérimentale de pilotage d'autres signes sont analysés tels que certains mouvement oculaires, les rotations de la tête et la direction du regard, les baillements, l'affaissement des paupières lié à l'assouplissement du releveur , la pression des mains sur le volant , les clignements des yeux en fréquence et leur délai de fermeture/réouverture,etc.
Un aspect inattendu est le fait que les humeurs et les modalités de l’attention auraient partie liée. Plusieurs recherches suggèrent que l’optimisme est corrélé à une attention élargie (y compris l’attention visuelle), alors que l’anxiété semble corrélée à une attention rétrécie. Les méthodes oculométriques employées ici, montrent des corrélations entre l’amplitude du champ attentionnel de vision et l’humeur positive . Ceci se reflète notamment par l’amplitude des mouvements, des tracés plus élargis , moins de points de fixation de courte durée, des distances entre les points plus longues, un mode d'attention et plus exploratoire . En comparaison les sujets plus pessimistes laissent des traces de réinspections fréquentes et retours vers les détails comme pour vérifier. On notera que ces résultats empiriques donnent consistance à des théories plus anciennes et dépourvues de tels moyens de vérification, qui postulaient des différences dans le mode d’attention sélective entre « introvertis » ou « extravertis » (Eysenck) , ou bien « large » et « non large » (largeur du champ de conscience de Le Senne).
Quelques références:
Looking Happy: The Experimental Manipulation of a PositiveVisual Attention Bias. Wadlinger & Isaacowitz
The restless mind. Swallwood & Schooler