L’approche linguistique des discours oraux observés au sein de l’interaction amène à s’interroger sur l’interprétation fonctionnelle de certaines formes et configurations verbales, notamment dans le cas de certaines formes d’auto-corrections, autoreformulations et approximations successives, ou encore devant les occurrences de particules ou connecteurs comme enfin, bon, quoi, alors, ben.. « petits mots » du discours dont le caractère sémantiquement flou et polyfonctionnel a été souligné par la plupart des descripteurs, quel que soit le type de corpus ou le point de vue adopté. En effet, les locuteurs semblent avoir recours à ce même ces mêmes formes alors même qu’ils construisent des activités langagières bien différentes : typiquement, on trouvera les auto-reformulations, ou les « petits mots » déjà évoqués aussi bien comme éléments du maillage de l’organisation discursive que comme marques explicites des articulations de l’interaction ; on va voir que ces mêmes formes se retrouvent au service de démarches interactives d’amadouage développées dans la co-construction du sens, la modulation et l’hypocorrection ; elles peuvent enfin constituer les symptômes d’authentiques phases de difficulté de mise en mots traversées par le locuteur.
L’évocation, même incomplète, de l’éparpillement de ces emplois conforte, dans le cas des « petits mots », une réputation d’éléments linguistiques difficiles à cerner et rebelles aux tentatives de classement. lire la suite:
Un article de Claire Maury-Rouan à (re)découvrir. Source: Marges Linguistiques -