D'un point de vue pragmatique un critère opérationnel du signe est la pertinence que lui attribue le destinataire. A cet égard la majorité des gestes d'un locuteur restent invisibles à notre interlocuteur, qui perçoit et interprete davantage les expressions du visage , de type émotionnel . Lors d'un étude eye tracking en laboratoire (réf.ci-dessous) nous remarquons que les gestes référentiels captent davantage l'attention du spectateur d'une scène audiovisuelle. Il s'agit des gestes de pointage déictiques et des iconiques . Les battements prosodiques et marqueurs intonatifs du discours ont une faible chance d’être vus mais ils sont davantage remarqués lorsque le geste est expansif . Les extra-communicatifs (tortillement des mains, autocontact) qui régulent les tensions discursives du locuteur, sont plutôt entraperçus que réellement fixés .
En raison de leur résolution spatiale ou finesse visuelle, on pourrait qualifier les gestes référentiels de pictogrammes visuels de la parole. Contrairement à la gesticulation phatique ou incontrolée , ils se présentent comme des signes articulés , de granularité fine, dont les mouvements et proportions sont contrôlés par le locuteur . D'où une certaine saillance visuelle qui les détache comme traits distinctifs des gestes phatiques (motricité locutoire involontaire). L'intérêt que leur porte le récepteur vient aussi du fait que les gestes iconiques entretiennent une ressemblance visuelle et spatiale avec les informations qu’ils représentent. Le récepteur cherche donc par analogie, à interpréter une forme qui lui paraît cohérente .
en savoir plus:
http://www-leibniz.imag.fr/WACA/articles/Barrier-al-05.pdf
http://www-leibniz.imag.fr/WACA/articles/Barrier-al-05.pdf